A la frontière de l’Ontario et du Québec, nous voici à Ottawa, notre 3ème ville d’étude canadienne. Ottawa est aussi la capitale du pays. Après une visite un peu décevante de la capitale des prisons, on est arrivé avec l’espoir que la vraie capitale nous réserve un peu plus de grain à moudre.
Mapple Hill Urban Farm : une ferme pas vraiment urbaine, oui mais…
Arrivés par le sud-ouest de la ville, on en profite pour commencer nos visites par une ferme nommée « Mapple Hill Urban Farm« . Avec un nom comme ça, on s’attendait à tomber sur quelque chose un peu comme d’habitude, peut être pas entouré par des buildings mais dans une zone un peu densément peuplée quand même. Arrivés sur place, voilà ce sur quoi on est tombés :
Notez que le même panneau existe sans la mention « Urban » mais il a été changé il y a 40 ans.
On remarque bien ici ce fameux contraste entre verdure et espace bétonné, non?
On est d’accord, c’est pas très urbain cette histoire. Certains aimeraient sûrement y coller le mot « péri-urbain » et tout ça nous ramène à nos réflexions sur le concept de ville dont on vous avait fait part. Et ce qu’on avait fini par dire, c’est que ce qui est important au final, c’est de savoir à quel point un agriculteur urbain, rural, péri-urbain, un-ptit-peu-mais-pas-beaucoup-mais-quand-même-urbain est tourné vers la ville.
Or ici, on a un bel exemple de quelqu’un qui ne se trouve pas vraiment encerclé par les bâtiments, mais qui a envie de voir du monde venir dans sa ferme et qui développe son commerce dans l’unique but d’alimenter la ville. On nous explique ici que la ferme a été renommée avec le mot « urban » il y a une quarantaine d’année, justement pour signifier aux clients citadins qu’ils étaient les bienvenus.
De plus, la ferme offre un espace de jardins communautaires qui compte pas moins de 40 personnes pour des parcelles un peu plus grandes que ce qu’on a eu l’habitude de voir jusqu’à présent. C’est là encore une manifestation de la volonté de la ferme de s’ouvrir à ceux qui désirent retrouver un peu de verdure de temps en temps pour échapper à la jungle urbaine.
Une parcelle du jardin communautaire un peu décorée sur laquelle on peut chiller, au calme, posey.
Community Garden Network : visite des jardins à bicyclette
Dans la plupart de villes que nous avons visitées on trouve des « Community Garden Networks« , ce sont souvent de associations à but non-lucratif ou parfois carrément un service géré par la ville qui s’occupent de la gestion des jardins communautaires. Pour faire simple, le rôle de ce genre de structure est de s’assurer du bon fonctionnement des jardins et de leur fournir le matériel dont ils ont besoin (outils, livraisons de compost, fabrication de bacs de culture, …).
Si on ne vous en parle que maintenant, c’est parce que premièrement ce n’était pas l’objet principal de nos recherches car le modèle des jardins communautaires ressemble beaucoup à ce que l’on a en Europe. Et aussi parce que cette visite vaut vraiment le détour donc on est assez content de vous présenter nos quelques photos des jolis jardins qu’on a visité!
Le Nanny Goat Hill Community Garden, le préféré de Jason qui nous fait faire le tour des jardins, et on pense comprendre pourquoi.
Ici on fait pouser des tracteurs en plastique dans du sable. Comme vous pouvez le voir, les récoltes vont être bonnes!
Un petit jardin à côté de l’hôpital, notez les bacs de culture qui ont une forme et une taille adaptée pour les personnes en chaise roulante qui veulent s’adonner au jardinage.
On termine la visite par un gros gros gros community garden qui quant à lui ressemble pas mal à nos jardins familiaux français.
Just food farm : encore un incubateur qui marche!
Un peu à l’extérieur du centre ville mais dans une zone qui n’en est pas moins urbanisée, on a visité la Just Food Farm qui propose un modèle d’incubateur de fermiers urbains qui a l’air de marcher plutôt bien.
On vous avait déjà présenté le concept d’un incubateur de fermiers urbains lorsqu’on était à Cleveland. Celui-ci avait été mis en place par l’université de l’Ohio. On vous en avait même remis une petite couche dans l’article sur Toronto où cette fois l’incubateur était à l’initiative d’une ferme commerciale. Cette fois-ci, c’est une association à but non-lucratif du nom de Just Food (impliquée dans l’amélioration du système alimentaire de la ville, un peu comme DC Greens ou FoodShare dont on vous avait un peu parlé) qui gère la ferme.
En vert, la surface allouée à l’incubateur de ferme, on nous explique que seul un tiers de la surface devrait être mis en culture (le reste étant laissé en friche ou en prairie). La carte nous fait également remarquer qu’on peut opposer ce projet de développement plutôt durable au court de golf pas du tout durable à l’ouest (en rouge).
Ce projet a dû faire face à un assez mauvais accueil de la part des voisins (tout les petits gens qui vivent dans les maisons que vous voyez à l’est notamment) car cet endroit est un espace vert assez vierge dans lequel pas mal de personnes aiment venir se balader, courir, promener leur chien, etc… Les habitants avaient donc peur de voir cet espace préservé devenir une grosse ferme toute moche pleine de tracteurs et d’animaux qui ne sentent pas bon. Il a donc fallu un long travail de communication de la part de Just Food pour faire comprendre ce qu’est vraiment le projet de la ferme et expliquer aux gens qu’ils pourraient continuer à venir se promener dans les espaces non cultivés. Depuis cette année néanmoins, les chiens ne sont plus autorisés à vadrouiller autour des parcelles (ce qui leur laisse quand même pas mal d’hectares où aller courir). L’idée étant d’éviter que médor aille poser sa crotte à côté des carottes que vous trouverez au marché.
Sinon, le principe de fonctionnement est le même que pour les autres incubateurs qu’on vous a présentés, on donne un petit bout de parcelle aux fermiers en herbe qui sont sélectionnés sur leur motivation et leurs compétences agricoles. Sauf qu’ici, les fermiers peuvent changer chaque année de parcelle pour une plus grande. Ils laissent ainsi un terrain un peu « travaillé » aux prochains novices et cela permet d’agrandir la ferme petit à petit chaque année.
Comme pour l’incubateur de Fresh City Farms, les fermiers commencent à mener leurs affaires de façon autonome après quelques années et on nous cite quelques exemples de personnes qui décident déjà de s’installer ailleurs pour commencer leur activité.
Central Experimental Farm : des céréales qui poussent dans le béton
En cherchant à se rendre au centre ville d’Ottawa juste après notre arrivée, nous avons comme d’habitude consulté Google Maps pour trouver notre chemin. Sauf qu’en regardant notre route, on est tombé sur quelque chose qui nous a un peu intrigué :
C’est un peu comme si la carte nous disait : Coucou, on a mis des champs au milieu de la ville, ça vous intéresse?
Bon du coup, c’est quoi cette histoire de champs de maïs au milieu de la ville? Pour en savoir plus, on a directement contacté l’Agriculture & Agri-Food Canada (un espèce d’équivalent de l’INRA/ministère de l’agriculture français) qui gère la Central Experimental Farm.
Pour résumer, cette ferme est une parcelle d’un peu plus de 400 ha vouée en grande partie à des cultures céréalières expérimentales. Bien qu’il ne s’agisse pas là du profil de ferme urbaine que l’on cherche à visiter, on apprend tout de même pas mal de choses au sujet de l’agriculture canadienne grâce aux explications de la directrice du centre de recherche basé au niveau de la ferme. Mais on garde ces explications pour notre vidéo sur le Canada.
Concernant la pression foncière, on notera également que cette ferme expérimentale est soumise à pas mal de controverses. 60 ha de la ferme ont d’ailleurs été donnés par le gouvernement pour construire une extension de l’hôpital qui se trouve juste à côté. Le terrain est officiellement « loué pour 1$ par an à l’hôpital » mais on nous explique que rien ne bouge pour l’instant, faute d’investissements pour la construction des bâtiments et que la ferme continue de cultiver un peu sur ces parcelles.
Au final, Ottawa nous aura réservé pas mal de surprises et même si nos découvertes n’étaient pas ce à quoi on s’attendait, on aura quand même fini par apprendre pas mal de choses. Pour ce qui est de la suite, on devrait avoir un bon gros paquet d’histoires à vous raconter sur Montréal, l’exemple en agriculture urbaine dont on a tant entendu parler…
Tu sais que les crottes de Médor c’est aussi de l’engrais naturel ?!?!! Laissez ces pauvres bêtes chiez tranquilless !!
coucou!
Je suis en retard pour vous rendre visite!
Je vois que tout va bien !J’ai découpé un article dans les DNA sur la laitue cultivée sur orbite!Si!Si! Peut-être un prochain voyage MDR!
Bizzzzz