Los Angeles, un désert alimentaire où le Fast Food est roi
C’est après trois jours de pédalage intense sur nos bolides que nous arrivons enfin à Los Angeles, des étoiles plein les yeux … A nous les stars d’Hollywood, les magnifiques villas de Beverly Hill, les allées de palmiers à perte de vue, la plage de Santa Monica et son animation constante sur la jetée … Mais suffit ! On arrête les clichés, la réalité de Los Angeles est bien différente de tout cela … Quelle est la réalité de cette ville aux multiples facettes ?
Los Angeles, une ville où les opposés se côtoient
Son downtown s’apparente de prime abord à celui des autres villes américaines : un quartier des affaires avec les banques, les hauts buildings du siège des grandes compagnies ( dont celui du fameux journal Los Angeles Times, le Times Building, notre préféré ), et surtout, un trafic intense et ininterrompu ! Cependant, lorsque nous prenons le temps de nous balader, l’atmosphère est complètement différente : la pauvreté nous choque. Des personnes sans logement se regroupent un peu partout pour poser leurs affaires et leur tente; se créer un chez soi . Sur la pelouse de la mairie, sur les trottoirs le long des ponts, devant les magasins… Loin d’un sentiment d’insécurité, nous nous sentons juste comme invités chez eux, découvrant leurs habitudes, les relations avec leurs voisins… Et nous prenons alors conscience d’un problème commun à toute la Californie : la précarité. Ici les saisons n’existent pas, la chaleur qui perdure toute l’année permet aux personnes n’ayant pas de logement de vivre dans la rue en ayant de bien meilleures conditions qu’ailleurs. La ville de Los Angeles, ne pouvant pas trouver de solutions pour un si grand nombre de personnes, les laisse alors s’installer partout dans la ville, contrairement à d’autres , ou des lieux sont “pensés” pour les réunir.
Non loin de ce downtown, se trouvent les quartiers de Beverly Hills, avec des demeures gigantesques à perte de vue : bref un décor tout droit sorti des séries américaines. Le manque d’eau ne semble ici plus un problème, à voir les pelouses parfaitement vertes et tondues qui entourent les maisons, on en oublierait que Los Angeles a un climat désertique !
Nous avons pris conscience de trois gros problèmes dans cette ville :
- La sécheresse. Nous l’avons bien vu à vélo en pédalant le long du fleuve alors à sec: le prix de l’eau ne fait qu’augmenter, et pour faire pousser des légumes c’est quelque peu embêtant.
- La pauvreté
- Une situation de “désert alimentaire” : à vélo nous pédalons des kilomètres sans trouver aucune épicerie ou magasin, et lorsque nous trouvons enfin de la nourriture, c’est un fast food.
On nous parle constamment de sous nutrition, mal nutrition avec de nombreuses carences, obésité : les choses doivent changer ! C’est là que l’agriculture urbaine s’avère essentielle ! Et cela, de merveilleuses personnes l’ont compris.
Voici donc comment, à leur échelle, celles-ci interviennent pour faire évoluer les choses dans le bon sens :
Quelles étapes pour lutter contre le désert alimentaire à Los Angeles ?
De manière évidente, on répondrait : “eh bien produire cette nourriture !”. MAIS attention : du frais non des hamburgers !
Produire, c’est bien ce que les Community Gardens (ou jardins communautaires en français) font ! Ils vont permettre à de nombreuses familles de se nourrir avec des légumes frais. Ces structures sont bien plus rapides et bien moins chères à mettre en place que les supermarchés, qui tardent à s’implanter dans la ville. Pour illustrer la situation: dans la partie sud de Los Angeles, il a été mesuré qu’il y a l’équivalent de 0.57 supermarchés pour 10 000 personnes, comparé à l’ouest de la ville où il y a 1,03 supermarchés pour 10 000 habitants!
Par ailleurs, il faut bien comprendre que concernant les supermarchés, la question n’est pas de réussir à les approvisionner en produits frais, mais premièrement d’éveiller les consciences sur l’art de la nutrition. S’il devait y avoir plus de légumes mis en vente aujourd’hui, peu d’habitants en achèteraient, les mauvaises habitudes alimentaires étant trop profondément ancrées. Par ailleurs, peu de personnes sauraient comment les cuisiner. Le “turn over” serait donc long et les légumes pourriraient en magasin.
Première étape : faire pousser de nouveaux jardiniers en ville
Les jardins communautaires de Los Angeles
Pour que les familles mettent “la main à la terre”, il faut plusieurs étapes. Tout d’abord il faut trouver des parcelles, ce qui n’est pas chose facile à Los Angeles, vu le prix du foncier. Néanmoins en recherchant les terrains vacants de la ville et avec beaucoup de temps (les procédures sont toujours longues, personne n’y échappe !), Los Angeles Community Garden Council a créé 42 jardins communautaires. En faisant de même, Ocean View Farm a pu se développer sur 57 000 m² de terrain inutilisés, appartenant au département de l’eau et de l’électricité, qui voulait à l’origine créer dessus un réservoir.
Première étape avant de produire ; tester le sol, et ainsi décider si la production se fera en pleine terre ou en bacs (pleine terre si le sol n’est pas pollué, bac s’il l’est pour éviter la contamination des légumes et fruits). Ensuite, diviser le terrain en parcelles individuelles ; chaque famille cultive et désherbe une parcelle d’une surface variant selon les jardins. Elle est par exemple de 4,5 m² à Ocean View Farm. Mais aussi construire une cabane à outils, décider du système d’irrigation, puis recruter les familles: cette dernière étape n’est pas bien difficile, tous les jardins ont actuellement une immense liste d’attente. A Ocean View Farm, 400 personnes attendent un bout de terre, ce qui fait autant que le nombre de personnes qui cultivent !
Il n’empêche que sans background en agriculture ou jardinerie, il est difficile de cultiver. Et en considérant ces listes d’attente, il faut s’assurer que les personnes utilisent leur terre à bon escient ! Ainsi à LA Community Garden Council, pour avoir accès à une parcelle, toute personne doit suivre un cours organisé par l’organisme, s’entraîner sur les parties communes ou participer à des journées de volontariat pour acquérir les bases de la production.
Ensuite, pour qu’un jardin communautaire fonctionne, il faut des règles, une organisation : les familles aiment se sentir impliquées, mais pas trop : complexe … Diana et Richard, deux membres de l’organisme LA Community Garden Council, ont donc trouvé un compromis qui semble très bien marcher. Ils s’occupent tous les deux de l’ensemble de la logistique : la facture de l’eau au département de la ville, les assurances, la collecte des “loyers” et la mise en place des programmes de jardinage. Les familles s’occupent, elles, de nommer un bureau avec un manager, un vice-manager et un trésorier, ce qui facilite les échanges.
Des journées de volontariat sont aussi organisées quand le besoin se présente : pour nettoyer tous ensemble les parties communes comme les allées, monter un système d’irrigation s’il est voté à l’unanimité ( Ah oui car chaque règle est votée par l’ensemble des membres, comme dans toute démocratie qui se respecte!), mais aussi partager des moments, nouer des liens au sein de ces communautés dont les membres n’ont pas tous la même culture. Par exemple, l’une des personnes d’un jardin a organisé un cours sur les plantes médicinales de son pays, et a distribué des graines à tout le monde.
Enfin, pour que les familles ne se lassent pas de cultiver, Diana et le président élu d’Ocean View Farm, Franck, ont tous les deux reconnu l’importance de l’esthétique des jardins communautaires. Et en plus de cela ces jardins permettent d’embellir les villes ; Ocean View Farm a de nombreuses fois été primé comme le plus beau jardin communautaire de Los Angeles.
Ils transforment véritablement l’atmosphère des villes ; l’exemple le plus frappant a été celui du jardin Glassell Park, implanté dans le 13eme arrondissement de Los Angeles miné par les problèmes de drogue et de gangs. Aujourd’hui s’il reste des gangs, ils sont très respectueux du jardin et l’ambiance s’est apaisée, la différence a été impressionnante, nous confie Diana. Dans le 10eme arrondissement, celui du Vermont Square a permis à de nombreuses personnes sans abris de pouvoir nourrir leur famille, en payant seulement 3$/mois.
A présent toutes les personnes qui ont accès à une terre peuvent et savent cultiver. Néanmoins, qu’en est-il de ceux qui n’ont aucune terre à leur dispositiion?
Cultiver la ville grâce à FarmLA
Eh bien oui, Farm LA y a pensé ! Comment ? En investissant les trottoirs de la ville ! Il y a trois ans, Emily et son mari Arlan ont transformé 12 trottoirs afin d’y faire pousser des végétaux ainsi accessibles à tout le monde. Ils ont depuis un an une parcelle sur laquelle ils peuvent cultiver de plus grandes quantités, elles aussi à destination des habitants du quartier. Ces personnes donnent de leur temps pour la communauté, ainsi qu’une centaine de volontaires, qu’ils ont réussi à regrouper au moyen de panneaux publicitaires disséminés dans la ville à leurs débuts.
Enfin, certains souhaitent produire chez eux ; seulement, ce qui leur manque, c’est le savoir-faire. Pour cela, la ville regorge de possibilités, et à Greystone Demonstration Garden, nous avons vu l’une d’entre elles.
Deuxième étape : La pratique va de pair avec la théorie, il faut donner aux jardiniers toutes les clés de l’agriculture et du jardinage
Apprendre à cultiver dans le cadre bucolique du Greystone Demonstration Garden
C’est en plein cœur de Beverly Hills, dans les magnifiques jardins de la grande demeure de Greystone Mansion, que treize futurs et actuels jardiniers écoutent les conseils de George Plisson sur la manière de réaliser à la maison leur lombricompost. Très simple :
Utiliser deux briques de fibre de coco (pour seulement 17 $ les 10 briques sur Amazon ), et non de la sphaigne mauvaise pour l’environnement. Les laisser macérer 30 min dans de l’eau. Ensuite les disposer dans un bac noir grillagé dans le fond, avec ou non du papier journal. Acheter des vers pour les mettre dans la boîte. Chaque semaine disposer sur une partie de la boîte des déchets verts frais uniquement, pour les nourrir. Mettre des coquilles d’œufs une fois par semaine, bon pour leur système digestif. Ne jamais mettre d’eau. Placer cette boîte dans une autre boîte avec un fond plein, qui va alors récupérer de l’eau des vers ou du jus des végétaux (la vider de temps en temps, ne pas l’utiliser). Fermer la boîte avec un couvercle et la placer dans un endroit à l’ombre, plutôt frais si possible (un garage c’est le mieux, sinon à l’extérieur sous une table). Utiliser au bout de huit semaines, soit tel quel, soit avec de l’eau chaude en spray (worm tea), qui à la fois éloigne les nuisibles et apporte des nutriments aux plantes.
Ce cours fait partie d’un ensemble de quatre cours menés sur un mois à 15$ le cours de 3h, que George réalise deux fois dans l’année. L’été il organise des stages pour les enfants pour les sensibiliser et leur apprendre à faire pousser des légumes de manière ludique. Le jardin de 1000 m² environ sert de démonstration et de support pour les cours. Les végétaux produits vont en totalité à des banques alimentaires.
Troisième étape : Inspirer l’ensemble des habitants
Pour pallier le désert alimentaire, encore faut-il avoir conscience du problème. Une connaissance que les jardins communautaires, les productions de rue, les cours, et panneaux publicitaires participent à diffuser. Cependant, savoir ne suffit souvent pas pour agir, il manque une dernière chose ; de l’inspiration ! Urban Homestead nous a présenté un nouveau mode de vie, dont nous voulons vous faire profiter :
Le père de Justin, Jules, était un idéaliste. Après avoir parcouru le monde, il espérait changer les habitudes alimentaires des Américains en construisant en 1995 sa propre ferme, dans le jardin de sa maison. En 2016, à sa mort, Justin et ses deux sœurs Anaïs et Julie, ont repris la production. Produire 1600 kg de végétaux par an sur 37 m², c’est une incroyable performance ! Et c’est POSSIBLE. Le tout de manière totalement économe en énergie ; la totalité de la maison et du jardin fonctionne au moyen de 12 panneaux solaires, et les eaux usées sont réutilisées pour l’arrosage des végétaux. A seulement trois, les frère et sœurs assurent toute la production, le site internet comprenant les commandes de panier en ligne et leurs ventes deux fois par semaine sur place (60 souscripteurs), l’organisation de classes et d’ateliers et enfin la réalisation de podcasts.
Inspirer les autres, ils savent le faire : Ils ont réalisés 60 podcasts, avec pour chacun plus de 1 000 téléchargements, ainsi qu’un documentaire «Homeground Révolution . France 3 est même venu les interviewer il y a 2 ans.
Malgré l’inspiration et les cours, rien n’y fait : certains n’ont pas la main verte ! Mais doivent ils pour autant se résoudre aux hamburgers et burritos ? On leur souhaite mieux et Farmscape également .
Avoir des légumes frais toute l’année sans rien faire, c’est possible avec Farmscape !
Dan, le fondateur de Farmscape, considère que tout le monde, même ceux n’ayant pas le goût de la production, doit avoir la possibilité d’avoir des fruits et légumes frais à disposition. Il a donc développé un concept qui a conquis Los Angeles et San Fransisco ; installer un potager au domicile de particuliers, et soit en assurer l’entretien et la récolte et/soit proposer des cours pour ceux qui veulent s’impliquer. Depuis dix ans, pas moins de 28 employés à Los Angeles et 12 à San Fransisco ont réalisé 700 jardins potagers, et continuent d’assurer l’entretien pour 200 d’entre eux, avec une fréquence d’une fois par semaine. Ils se chargent également d’installer des potagers d’entreprises, pour beaucoup, dans la Silicon Valley. Avec eux, aucune prise de tête dans le choix de la production : leur catalogue simple et visuel, propose une sélection des légumes les plus courants (avec des choix de variété belles et goûteuses) et sépare les légumes d’hiver et ceux d’été. Ils ont de plus une Newsletter proposant des recettes, envoyées à tous leurs clients.
Avoir des végétaux frais c’est une chose, mais savoir les cuisiner en est une autre. L’intérêt est limité si l’on ne sait les valoriser ! C’est pourquoi de nombreux organismes ont décidé d’apprendre à tous l’art de les cuisiner !
Quatrième étape : De la fourche à la fourchette ; savoir cuisiner ses fruits et légumes
Apprendre aux plus petits avec RootDownLA
Permettre aux jeunes de 5 à 17 ans de manger équilibré, c’est l’objectif que RootDownLA s’est fixé, en leur apprenant de quelle manière sont produits les mets qu’ils dégustent chaque jour et comment les cuisiner.
Le Sud de Los Angeles étant l’un des plus grands déserts alimentaires de Californie, Karen nous a expliqué la nécessité de réapprendre aux habitants comment se nourrir pour faire changer les habitudes alimentaires. Ils donnent donc des cours de cuisine dans différentes structures du quartier : six collèges, une école de police, et bien sûr, dans leurs locaux. Leur équipe est très hétérogène ; un cuisinier, un diplômé en agronomie, une architecte…. au total ils sont dix. Leur ferme de 1000 m², leur sert de modèle pour enseigner les bases de l’agronomie.
La production est ensuite écoulée sur deux marchés de proximité et des démonstrations de cuisine sont réalisées sur le stand pour inspirer la cuisine de leurs acheteurs.
Et aux plus grands avec Seeds of Hope
C’est au total 300 cours de cuisine que Seeds of Hope a donnés l’année dernière, dans des universités pour la plupart ( ils se rendent toujours sur place) . Comme RootDownLA, ils possèdent un jardin de démonstration, servant à l’accueil d’ateliers réalisés par des professionnels extérieurs sur du compostage, du recyclage …ou de lieu de méditation !
Pour que l’agriculture urbaine perdure dans le temps, des instances supérieures doivent aussi supporter, promouvoir et protéger ces initiatives ; la politique rentre alors en jeu !
Cinquième étape : Encadrer l’agriculture urbaine par les instances politiques
Le prix de l’eau est un problème commun à l’ensemble des agriculteurs urbains à Los Angeles, surtout ceux des jardins communautaires. En effet, le département de l’eau et de l’électricité a décidé d’une augmentation du prix de l’eau pour tous les jardins communautaires de Los Angeles de 350 % entre 2016 et 2020 en raison du manque d’eau. L’eau étant leur plus grande dépense, les jardins n’ont d’autres choix que d’augmenter les loyers des parcelles potagères.
Cependant afin de favoriser le développement et le maintien de ces initiatives, la ville loue les terrains, soit à prix très réduit, soit gratuitement. En échange les jardins participent à l’embellissement du quartier, et/ou à l’apaisement des tensions; comme le cas du jardin communautaire du Vermont Square.
A Ocean View Farm, les choses sont légèrement différentes car le terrain est cette fois ci possédé par le département de l’eau qui le leur facture 1000 $/an. Néanmoins avec l’augmentation du prix de l’eau il a été décidé de leur laisser gratuitement.
Une autre voie de soutien pour la ville est de subventionner les personnes enlevant leur pelouse. Les fermes urbaines étant souvent installées dans des jardins, cette subvention présente un double avantage: réduction de l’eau pour irriguer le gazon, et gain financier pour les producteurs qui mettent en culture leurs pelouses. A Urban Homestead, la ville de Pasadena (huitième plus grande ville de l’agglomération de Los Angeles ) leur a donné 8 000 $ pour avoir retiré leur herbe, installé des panneaux solaires et planté des arbres fruitiers.
Les comtés (counties) ont également un rôle important aux Etats-Unis ; ils correspondent à nos départements. Ils proposent des programmes de bourses, qui durent en général 2 à 3 ans, et aident financièrement les organismes à but non lucratif qui apportent à la communauté. Seeds of Hope a gagné il y a 4 ans une bourse d’un million d’euro reversée sur 3 ans, puis a remporté cette année encore un prix s’élevant pour les 3 ans à venir, à 800 000 $ !
C’est une grande chance pour eux, qui sont très dépendants des subventions publiques. Cependant en ce qui les concerne, ils ont la chance de ne pas payer de charges. Ils ont en effet la particularité d’être liée aux Églises épiscopales dans lesquelles ils ont leurs bureaux et leurs jardins : ils ne paient donc ni l’eau ni le terrain !
Booster l’agriculture urbaine, un but pour le Food Policy Council :
C’est la ville de Los Angeles qui est à l’origine de la création du Food Policy Council, en janvier 2011. Leur but était de leur confier la mission d’améliorer l’accessibilité à des produits frais, équilibrés et locaux pour tous, de construire des marchés régionaux, et de faire grandir le réseau des acteurs promouvant une alimentation saine. Ils sont dix à travailler sur des sujets diverses liés à l’alimentation (gaspillage, développement durable, bien être animal …), et sont deux sur l’agriculture urbaine, dont Rosana, que nous avons rencontrée.
Promouvoir l’agriculture urbaine se fait par le biais de conférences, destinées aux politiques de la ville ou au public.
Supporter l’agriculture urbaine, en poussant les comtés ou autres instances à mettre en place des bourses, comme celle par exemple qui a aidé Seeds of Hope. Et en aidant à la définition du budget de l’agriculture en Californie. Depuis cinq ans, un programme a aussi été créé à leur initiative : Intensive Zone Program, qui permet de diminuer les impôts sur les terres urbaines si celles-ci sont cultivées (pour des terrains de maximum 20 200 m2), appliqué depuis le 14 juin 2017. Cela a permis à FarmLA d’avoir le terrain qu’ils cultivent à présent, car leur voisin a pu avoir une réduction d’impôts sur cette parcelle de son terrain qu’il n’utilisait pas. Ils espèrent que ces exemples vont augmenter au fil du temps, (75 possesseurs et producteurs semblent intéressés pour l’instant), puisque de nombreux terrains vacants comme celui-ci existent à Los Angeles. 3000 terrains ont ainsi été dénombrés comme éligibles à cette réduction d’impôts rien que dans le sud de Los Angeles ! Pour cela, le propriétaire du terrain établit un contrat de cinq ans avec l’agriculteur, qui le laisse utiliser comme il le veut la parcelle.
Ils supportent aussi les personnes dans le besoin. Depuis 2005, le programme EBT permet à des personnes sans logement d’avoir une carte pour 3$/jour pour pouvoir manger dans des restaurants participatifs qui proposent des repas équilibrés, ainsi que de pouvoir l’utiliser dans des marchés de producteurs.
Protéger l’agriculture urbaine: en diversifiant et en facilitant les moyens de vente qu’ont les producteurs. Tout récemment, le 1er juillet, a été acceptée la loi qui leur permet de vendre dans la rue leur production. Ils sont aussi en train de diminuer la complexité des mesures pour vendre aux marchés.
La loi AB551 a aussi été acceptée en 2014 (votée en Californie ). Ce qui permet aux personnes d’avoir des poules, de cultiver dans leur jardin et de vendre aux marchés. Le département d’Agriculture vient faire des tests dans leur jardin, tests qui sont adaptés à ce qu’ils veulent vendre. Ils doivent cependant payer (une soixantaine de $).
Il existe donc des problématiques totalement différentes au sein des villes de Los Angeles, ou de San Diego (et encore plus comparé à la France). Nous avons ici compris la notion de produire pour survivre, ou du moins pour arriver à manger sainement. Cependant, nous avons noté une évolution des consciences et des pratiques. En 2013 dans le sud de Los Angeles, il n’y avait que dix jardins communautaires et une ferme urbaine et aujourd’hui il y a dix-neuf jardins communautaires et neuf fermes urbaines. Les supermarchés eux aussi commencent à s’y implanter : deux doivent ouvrir au cours de l’année : rien n’est perdu, on y croit !
Envie d’en savoir plus ? Ta soif d’apprendre n’est pas assouvie ?
> City Council makes it easier to plant urban farms in LA, By Elijah Chiland, June 14 2017, https://la.curbed.com/2017/6/14/15805618/la-urban-farming-program-fresh-produce*
> Feds won’t make good food happen. So cities, armed with food policy councils, will do it themselves, By Corie Brown, December 12th, 2017
https://newfoodeconomy.org/local-changes-to-system-food-policy-councils/
> Fighting South LA’s « Food Apartheid » with the Help of Urban Agriculture, By Hayley Fox, August 14, 2017
Super travail d’analyse In-Situ !
Avez vous observé des formes plus pro / techno ? J’ai oui dire que Plenty était dans la zone..
Bon voyage pro !!
Merci beaucoup pour votre commentaire !
Justement nous avons été surprises de voir qu’il n’y avait pas de formes techno à Los Angeles .. Il y en a eu quelques unes à San Fransisco !